Le marché se tient chaque vendredi matin place du XI Novembre, face à la Poste.
GRANDES ET PETITES HISTOIRES DU MARCHE
Aller au marché de Targon acheter ses produits frais ou cuisinés est une vieille habitude pour les Targonnais, mais il n’en a pas toujours été ainsi.
En effet, depuis la Révolution jusqu’à la fin du XIXe siècle, les Targonnais demandaient l’établissement d’un marché au village sans toutefois être entendus. Ils produisaient la majorité de leur consommation alimentaire en légumes, fruits et vin. Pour les produits moins courants, bestiaux, eau de vie, laine… Ils devaient les acquérir aux marchés de Sauveterre, Cadillac, Branne ou Créon… non par des routes goudronnées mais par des chemins sinueux « presque impraticables sept à huit mois de l’année ».
Au milieu du XIXe l’un des arguments, du maire de l’époque, pour désenclaver la commune était l’organisation d’un marché hebdomadaire le jeudi et de quatre foires l’an. Le maire fut entendu, les travaux routiers ont donc été menés. Ces aménagements routiers ont favorisaient le développement progressif des commerces (4 boulangers, 7 épiciers, 1 quincailler, 1 menuisier marchand de meubles…) et des services (1 notaire, 1 huissier de justice, 1 juge de paix cantonal…). Mais la création du marché n’est toujours pas à l’ordre du jour.
Voici enfin le XIXe siècle qui répond au vœu des Targonnais, désormais sont organisés deux foires, les 25 mars et 25 août, et un marché qui se tient le lundi autour de l’église. La vente des animaux est devenue si importante qu’une foire au bétail s’installe le deuxième lundi de chaque mois et le dernier lundi de janvier et de février sur le Champ de Foire, actuelle place du XI Novembre.
Le Second Empire correspond à une prospérité économique que le conseil municipal met à profit pour envisager des travaux importants de développement de la ville. Un terrain est acheté près de l’église pour y ériger un bâtiment « halle – mairie – justice de paix ». La mairie – salle de justice est située au-dessus de la halle marchande[1], celle-ci est destinée à accueillir le marché « organisé », accessible aux colporteurs et marchands ambulants. Le succès est au rendez-vous, la fréquentation du marché est si importante que les bâtiments doivent être transformés. Le marché est abrité sous une nouvelle galerie aménagée autour de l’hôtel de ville, lui-même agrandi.
En 1915 la galerie est détruite. Le marché se réorganise autour de l’église dans l’attente de la réalisation de la nouvelle halle métallique, bâtie en 1925 latéralement à la mairie. Aujourd’hui encore toujours accolée à celle-ci.
Les anciens Targonnais se souviennent encore des marchés de leur enfance. Ils avaient lieu les lundis et vendredis sous la halle. Il y avait « Jean La Gueille » qui vendait de la confection, un autre commerçant proposait des chaussures. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les paysans, installaient sur des bancs mis à disposition par la mairie, vendaient 2 ou 3 poulets et quelques œufs. Sont également proposés des fruits et légumes réputés dont « des cerises, des pommes roses et des pommes réné-gris » et « des pois de Cérons », « les cèpes sont également proposés en grandes quantités ».
Le conseil municipal décide de déplacer le marché sur le parking de l’église, devant la pharmacie. Il a toujours lieu deux fois par semaine. Des travaux sur le parking, exileront le marché « hors du bourg commerçant » sur la place Aux Bœufs comme disent encore les Anciens, c’est-à-dire la place du XI Novembre. Autre modification importante, le marché ne se tiendra plus que les lundis. Les commerçants sédentaires de Targon dont le boucher et le cafetier du Lion d’Or n’apprécient pas ces changements, car les clients du nouveau marché délaissent désormais les commerces traditionnels.
En 2006 à la demande des commerçants ambulants le marché est organisé le vendredi. Les Targonnais ne s’habituent pas à cette mutation, le marché périclite, les clients ne le fréquentent plus et les marchands le délaissent.
Aujourd’hui, le marché est animé par un marchand de fruits et légumes de La Sauve, un poissonnier de Saint-Sulpice et Cameyrac, un boucher-charcutier de Saint-Caprais de Bordeaux, un traiteur de Baigneaux, un rôtisseur et un fromager de Bègles, pour la plus grande satisfaction des Targonnais, qui ont pris de nouvelles habitudes d’achats de produits frais et de qualité sur la place du XI Novembre, le vendredi matin entre 8 h et 13 h.
Article écrit grâce au témoignage de madame Lacampagne et largement inspiré des communications de madame Martine BOIT « Targon, d’un siècle à l’autre », monsieur Robert SAINT-MARC « Souvenirs – Souvenirs », monsieur Alain TOUZET « La mairie – halle de Targon », extraites de « Targon » édité par l’ASPECTS en vente à l’office du tourisme du Targonnais.
[1]Les grandes baies vitrées du rez-de-chaussée de l’actuelle mairie correspondent aux accès du marché.